Raison d’être 

Un écovillage est un regroupement en une localité des multiples facettes de l’écologie au quotidien, avec des formes très diversifiées.
On trouvera dans le collectif Notre Terre nombre des aspects d’un écovillage.

Un écovillage pratique les idées et techniques nouvelles visant à construire un futur durable avec des techniques naturelles respectueuses de la terre.

Chacun a son propre habitat, son autonomie économique et idéologique, avec un esprit de partage et de solidarité.

Certains moyens sont mutualisés, ce qui dans notre cas peut s’apparenter à du prêt, de la mutualisation de certains outils, et de l’entraide.
Il s’agit donc à Rennes-les-Bains d’un ensemble d’écolieux… une nouvelle sorte d’écovillage de fait, non pas créé en amont par une volonté d’un groupe mais par les choix de vie de chaque personne qui le composent, qui se sont mis en place peu à peu chacun sur son lieu et à sa manière particulière qui révèle autant de créativité et de mises en œuvre en réponses aux besoins spécifiques, par envie profonde et en suivant son instinct, depuis plusieurs années. Qui maintenant font le constat qu’ils étaient en train d’œuvrer en parallèle, et qui choisissent à présent de réunir leurs forces et leurs qualités.

 

 Nous avons fait le choix d’une vie proche de la nature, de la terre et de tout le vivant qui s’y trouve… en utilisant des méthodes et des matériaux organiques, naturels, y compris jusque dans les formes arrondies, parfois des processus de construction créatifs inspirés et intuitifs : créer du mobilier sur mesure avec des branches d’arbres, recouvrir des murs avec de la terre locale aux couleurs chaudes…

 Plusieurs se sont axés vers une autonomie alimentaire et énergétique, d’autres proposent aussi des moments de partage, de l’accueil, des soins, du ressourcement, de la musique… et de ce fait nous allons les uns chez les autres car chacun est une sorte de complément « naturel » des autres, sans concertation, par l’intelligence du vivant qui se crée de façon organique et non planifiée.

 Suite à une intervention en masse de la ddtm visant à vérifier et probablement interdire certaines de nos installations(20, 30 contrôles ?.. en 2 jours sur le village), certains se sont regroupés pour parler et nous avons constaté que derrière nos diversités de mise en œuvre nous avions tous un appel fort vers la nature, vivre avec elle, au plus près d’elle… ce qui entraîne de fait et naturellement dans cette dynamique pure et authentique une évidente nécessité et une volonté de collaboration avec elle et de préservation (on n’a pas besoin de réfléchir à l’opportunité de manger de légumes de saison, c’est une évidence : on ne peut ramasser ce qui pousse qu’au moment où ça pousse… entre autres)…

 

 Nous sommes des lieux écologiques privés et collectifs qui vivons et travaillons sur des terres dont nous prenons soin. Nous sommes des êtres humains vivant sur cette terre qui nous offre ce dont nous et chaque être humain a besoin, avec simplicité mais de façon essentielle : nourriture, eau, air, abris etc., et nous avons senti en nous que c’est ce lien qui nous connecte au sens d’être vivant. C’est pourquoi chacun avec notre histoire nous nous sommes retrouvés ici. Nous fonctionnons à son image et avec ses rythmes : au plus proche d’elle, nous compostons nos déchets pour qu’ils la réenrichissent après qu’elle nous ait donné notre nourriture. Nous allons couper du bois parfois dans la pluie et le vent, parfois les uns avec les autres, et profitons de cette magnifique chaleur en hiver. Pour nous rafraîchir en été nous allons nous baigner dans les rivières car nous n’utilisons pas de climatisation.

 

 Nous sommes tous différents les uns des autres. Nos rapports au monde, nos philosophies, nos pratiques quotidiennes, nos façons de planter les arbres ne sont pas les mêmes. Nous honorons cette diversité comme une richesse de l’humanité.

 Chacun à notre façon nous pratiquons individuellement une manière de vivre soutenable, et c’est cela qui nous relie. Et c’est de cela que nous pouvons témoigner en invitant ceux qui le souhaitent à nous rendre visite.

 

 Nous sommes un ensemble de personnes et de lieux souverains, aux histoires singulières, qui naturellement et de manière intuitive marchent côte-à-côte, ce qui peut permettre de bâtir une société différente de la forme et taille adaptées à chaque être vivant (troglodyte? dans un arbre?).

 

 Nous ne proposons pas une solution toute faite à quoi que ce soit. Nous sommes en expérimentation : tous les jours, nous désapprenons beaucoup et nous apprenons plus encore. Nous sommes des chercheurs du concret et nos lieux collectifs sont des laboratoires du lien avec le vivant tel qu’il existe dans la nature, sobre, à l’écoute, essentiel, respectueux.

 Nous expérimentons grandeur nature que la transformation sociale passe par le changement humain : chaque être humain est invité à retrouver et garder sa pleine souveraineté, y compris dans son chemin de vie… par exemple en œuvrant à son autonomie, en relocalisant l’essentiel, en redonnant du temps à la pensée, aux émotions, au bien-être, au partage sans autre objectif que d’être ensemble, aux arts etc.

Ecoute bienveillante, communication consciente et empathique sont une des trames des interrelations telles que nous les vivons. Entraide, soutien, une autre. Partages, échanges d’informations, découvertes, moments amicaux, une autre… avec gentillesse, douceur, vérité, bienveillance, respect,... comme démarche.

 

Dans notre vie quotidienne, nous sommes naturellement ouverts sur l’extérieur, capables d’accueillir, de nous réjouir de la diversité, de nous arrêter sur notre trajet pour nous saluer et prendre le temps de nous parler. Ceci nous permet de communiquer, partager le plaisir de nous rencontrer et œuvrer avec toutes nos qualités réunies.

 Nous ne créons pas des îlots refermés sur nous-mêmes.

Dans une vision plus large, nous souhaitons participer aux besoins du territoire dans lequel nous nous inscrivons.

 

Nous aspirons à une vie qui réduit l’usage des ressources et la production de déchets, refuse la bétonisation à tout bout de champ, recycle, réutilise... d’autres solutions existent, nous les mettons depuis longtemps en œuvre et pouvons en témoigner. Sur ce petit territoire environnant, 3 ressourceries existent.. le changement de vie amené par la décroissance invite à d’autres réflexions, d’autres comportements, d’autres moyens, où la sensibilité et la beauté du vivant trouvent une vraie place.

 

Nos lieux de vie et d’activité prennent soin de la terre nourricière, utilisent au plus possible des matériaux naturels ou recyclés et permettent des modes de vie peu consommateurs en eau et en énergie tout en ayant un confort de santé, de bien-être, de partage, et même pour certains de réparation. Nous sommes multiples et nous pouvons dans une même journée alterner ou partager entre nous la fabrication d’une clôture avec celle de boissons naturelles délicieuses, s’occuper du jardin ou créer de la cuisine saine avec un massage ou une séance de yoga…

 

La société a créé la dépendance à un système agroalimentaire qui pille et détruit massivement le vivant, a tout enfermé dans des cases : nous honorons la terre nourricière, la considérons et en prenons soin, et nous déployons toutes nos qualités et nos ressources intérieures.

 C’est précisément la vocation de nos lieux que de constituer des expériences inspiratrices et expérimentales susceptibles d’être reprises en partie et adaptées ailleurs par des personnes ou collectifs, afin que ceux qui le souhaitent et sont prêts puissent observer et apprendre comment construire une vie nouvelle en accord avec leurs désirs et leurs idéaux.

 

La référence à l’écologie constitue une sorte de norme minimale qui implique une attitude de respect envers la vie et les êtres humains mais qui n’amène à aucune allégeance idéologique et laisse à chacun sa totale liberté de conscience.

 La difficulté la plus importante tient à la structure actuelle des plans d’occupation des sols qui ne prévoient de zones constructibles qu’à proximité des villages déjà existants, alors qu’un éco lieu a vocation à s’installer dans un site nouveau ou à l’écart. Il serait donc nécessaire de créer un nouveau type de zone ou d’adapter le système existant (cf. zone Stecal).

 

Il constitue une opportunité originale et pertinente parmi les réponses possibles à apporter aux graves difficultés sociales que nous connaissons, et apparaît d’autant plus adapté à notre époque qu’il constitue un pont entre l’ancestral désir de retour à la terre et des solutions avancées sur les plans technologique, écologique et social.